Le mardi 28 janvier 2020 à 17h30, lecture collective de La Bâtarde (1964) de Violette Leduc avec les étudiant·e·s de l'École d'art de Belfort.

Chaque participant·e est invité·e à lire. Cette lecture se déroule à l'École d'art de Belfort, 2 avenue de l'Espérance.
Pour participer à cette lecture collective, réservation et renseignements auprès de Richard Neyroud: r.neyroud@cracalsace.com.

«(...) Onze heures et demie du soir. Mon poste de radio est ouvert. Calypsos, blues, sambas. Les bâtards sont maudits: un ami me l'a dit. Les bâtards sont maudits. C'est le glas, le tocsin sur les calypsos, les blues, les sambas. Pourquoi les bâtards ne s'entraident-ils pas? Pourquoi fuient-ils? Pourquoi se détestent-ils? Pourquoi ne forment-ils pas une confrérie? Ils devraient tout se pardonner puisqu'ils ont en commun ce qu'il y a de plus précieux, de plus fragile, de plus fort, de plus sombre en eux: une enfance tordue comme un vieux pommier. Pourquoi n'existe-t-il pas des agences matrimoniales afin qu'ils se marient entre eux? Je voudrais voir écrit en lettre de feu: ‶Boulangerie pour bâtards.″ Ainsi, stupidement, je n'aurais plus des tringles dans le gosier lorsqu'on dit: ‶Vous me donnerez un bâtard...″ J'ai toujours voulu que dans Marty, l'admirable film américain, les deux timides qui se trouvent enfin soient deux bâtards.»*.

* Violette Leduc, La Bâtarde, Éd. Gallimard de Minuit, Paris, 1964, p. 51-52.

Cette lecture collective est organisée en collaboration avec l'École d'art de Belfort, 2 avenue de l'Espérance, et en dialogue avec l'exposition collective Le couteau sans lame et dépourvu de manche.