Du samedi 21 décembre à partir de 18h au dimanche 22 décembre 2019, atelier dansé de 24 heures Tanzlinde, organisé par Meris Angioletti, avec les danseur·se·s et chorégraphes Barbara Boiocchi & Simone Moretti—Collettivo Mobile, Daniela Schwartz & Eckhard Müller—Compagnie Dani-Ecki, Elisa Ghion—Contact Kids, Elena Manenti—Contrebassiste, Philippe Latreille—Radiesthésiste magnétiseur.

Strasbourg 1518. Une étrange épidémie s'empare des rues de la ville où les habitant·e·s, conduit·e·s par une certaine Troffea, ne peuvent plus arrêter de danser. Entre contagion et résonance*, l'objet énergétique Tanzlinde, tapis de danse conçu par Meris Angioletti selon des principes de la radionique et inspiré par la tradition des Tanzlinde en Alsace, sera activé à travers un atelier de danse de 24 heures.

Les participant·e·s de cet atelier contribueront à la création d'un microsystème énergétique conçu comme une interaction entre les corps et l'espace, les ressentis corporels et la transmission des savoirs, l'écoute et le partage, afin de construire une communauté temporaire et variable: la propagation d'une épidémie durant le solstice d'hiver!

En s'appuyant sur une étude énergétique du tapis de danse effectué par un magnétiseur, une partition chorégraphique structurera les 24 heures, tout en prenant en compte les cycles corporels de chacun·e des participant·e·s (charge et décharge, repos, activité). Des principes empruntés à la pratique de la danse contact improvisation, mis en place par le Collettivo Mobile et la compagnie Dani-Ecki, s'alterneront avec des moments de danses libres. L'espace sera ainsi habité par une épidémie, une transmission inconsciente des savoirs qui circulent et se traduisent d'un corps à l'autre, une expérience collective de contamination physique et mentale, visible et invisible.

«À cette époque, des personnes jeunes et vieilles se mirent à danser jour et nuit, si bien qu'à Strasbourg, on mit les poêles des charpentiers et des tanneurs à leur disposition et qu'on engagea du monde pour danser avec eux.»Léon Dacheux (éd.), Chronique de Wenker, dans Fragments des anciennes chroniques d'Alsace, Strasbourg, Schultz, 1892, n. 3007, p.148.

* Virginie Jacob Alby définit la résonance «comme la mise en vibration conduisant deux éléments hétérogènes à se mettre en mouvement simultanément. [...] la résonance est l’effet de ce qui se répercute en nous. En cela, elle ne va pas sans l’écho et le retentissement». V. Jacob Alby, A. Boissière (sous la direction de), La résonance dans l’art, Paris, Connaissances et Savoirs, 2017, pp. 69-70.