Pour participer à la lecture collective,  réservations et renseignements auprès de Maria Gamboa à l'adresse m.gamboa@cracalsace.com ou par téléphone au 03 89 08 82 59.

En 2019, nous avons lu à hautes voix Les Guérrillères de Monique Wittig (1969). Cette fin d’été, nous vous invitons à nous plonger dans le passé de Wittig, en suivant le cours de ses souvenirs d’enfance versés dans L’Opoponax, son premier roman (1964).

«Monique Wittig—née en 1935 à Dannemarie dans une commune située à quelques kilomètres du CRAC Alsace et décédée en 2003 à Tucson en Arizona—fait par chance partie du territoire politique et affectif du centre d’art, tant et si bien que nous avons entrepris, il y a maintenant plus de cinq ans, de lire l’intégralité de son œuvre et de regarder comment cette expérience allait affecter notre programme. Au gré de lectures collectives, projets et résidences, les livres—La Pensée straight, Le Brouillon pour un dictionnaire des amantes, Le Corps lesbien, ..., Paris-la-politique—sont passés de main en main, jusqu’à ce que Les Guérillères* remonte en haut de la pile en 2019, pour finir par constituer le livre de chevet de l’exposition collective Le couteau sans lame et dépourvu de manche**, puis de l’exposition OTTILIA. Beatriz Santiago Muñoz s’est inspirée de ce livre pour faire une expérience de cinéma à Porto Rico, puis à Altkirch l’été dernier durant lequel elle tourne avec un groupe d’artistes, enseignantes, étudiantes et en- fants proches du centre d’art. Qu’est-ce que ça fait aux idées de Beatriz d’être jetées sur les terres natales de Wittig, en Alsace? Ca fait le film Œnanthe. C’est doux, et ça a une saveur d’Opoponax.»

—E.T., 2023.

«De quoi s’agit-il dans le livre ? D’enfants. De dix, cents petites filles et petits garçons qui portent les noms qu’on leur a donnés mais qui pourraient aussi bien les échanger contre des sous neufs. Il s’agit de mille petites filles ensemble, d’une marée de petites filles qui vous arrive dessus et qui vous submerge. Il s’agit bien de cela en effet, d’un élément fluide et vaste, marin. Toute une moisson, une marée d’enfants portés par une seule vague: car tout d’abord, quand le livre débute, ils sont très très jeunes, ils sont dans le fond d’un âge sans fin***.»

—Marguerite Duras, 1964.

* Monique Wittig, Les Guérillères, Les Éditions de Minuit 1969.
** Le couteau sans lame et dépourvu de manche, exposition collective avec Meris Angioletti, Tarek Lakhris- si, Candice Lin, Beatriz Santiago Muñoz, Liv Schulman, Marnie Slater, P. Staff, Lena Vandrey, CRAC Alsace, 13 octobre 2019—12 janvier 2020.                                    *** Marguerite Duras, «Une œuvre éclatante», France Observateur, 15e année, n°757, 5 novembre 1964, p.18-19.